8e Symposium International du CMEH

16-17-18 avril 2021

UN NOUVEL HUMANISME POUR UN MONDE NOUVEAU

Échanges pluriels à partir d'un monde en crise

Encadrement

Selon un ensemble de croyances qui nous ont été imposées, l'argent ou une version plus actualisée de celui-ci résoudrait tous les problèmes de la planète. Il suffisait d'y croire pour que la souffrance et la douleur de l'humanité soient enfin vaincues. Selon ce principe, l'argent serait la seule chose qui vaille la peine d'être poursuivie. Le modèle proposé garantissait soi-disant une bonne alimentation, des vêtements à la mode, des maisons agréables, des voyages, des divertissements, etc. Surtout, l'argent déclencherait le progrès technologique, nous libérant du besoin malsain de réfléchir au sens de la vie, à la vieillesse, à la maladie ou à l'étrange sentiment de solitude et de finitude qui nous saisit soudain même les jours de soleil.

Il suffisait d'avoir foi dans le système et bientôt nous serions tous des cadres heureux, débridés, compétitifs, efficaces et pragmatiques. Que de telles promesses et théories étaient malhonnêtes ou de mauvaise foi, personne ne peut en douter aujourd'hui. Même le disciple le plus fervent répète ces slogans du passé avec ce ritualisme vide et pompeux typique des moments de décadence.

Ce mirage était néfaste non seulement parce qu'il produisait, contrairement à ce qui avait été promis, la plus grande concentration de pouvoir que l'histoire ait jamais connue, mais aussi parce qu'il objectivait, dégradait et diminuait la valeur de l'être humain, le réduisant à la condition de simple épiphénomène dans le flux de l'histoire. L'appropriation du tout social par une partie de celui-ci a été la forme de violence à la base de toute contradiction et de toute souffrance humaine. La violence se manifeste toujours comme une atteinte à l'intentionnalité de l'autre et, en fait, à sa liberté.

Ce projet ridicule a contaminé tous les domaines du savoir, de la philosophie à la religion, en passant par l'art, la science et la technologie, nous donnant une vision déterministe, limitée et aliénante du phénomène humain. Elle a permis l'avancée du nihilisme, du ressentiment, du fanatisme, de la négation de la vie et du culte du suicide. Elle nous a exposés au risque de massacres nucléaires, à la présence constante de guerres et de conflits, et a conduit à la destruction de l'écosystème, non seulement au sens environnemental mais aussi au sens social du terme.

La manipulation a dépassé les limites de la propagande d'État et est devenue si subtile que le véritable visage de l'antihumanisme discriminatoire et violent est souvent caché derrière les voix apparentes de la dissidence. Nous sommes dans une crise mondiale profonde qui n'est pas seulement sanitaire, économique ou environnementale, mais une crise des valeurs, des intangibles qui font passer l'intérêt de quelques-uns avant l'intérêt général et la lutte pour le pouvoir de quelques-uns avant de travailler pour le bien commun.

Le pire, c'est que rien ne laisse penser que cet état de fait va s'atténuer, mais tout laisse penser le contraire.

Cependant, c'est précisément dans ces moments, comme cela s'est produit à d'autres moments de l'histoire, que beaucoup d'entre nous commencent à parler d'humanisme, d'un Nouvel Humanisme. Certes, il y a ceux qui en parlent comme s'il s'agissait simplement de règles de vie en commun, mais l'humanisme est bien plus que cela. L'humanisme est l'expression des aspirations les plus profondes de l'être humain et a fait son apparition dans différentes zones géographiques et à différents moments de l'histoire. Une interprétation possible est définie par les points suivants, que nous aimerions soumettre à vos observations et à la discussion :

  • Affirmation de la conscience comme entité active et créative, par opposition aux positions qui la considèrent comme un simple "reflet" des conditions objectives. La conscience humaine, non passive, transforme la réalité.

  • Historicité de l'être humain et de ses productions. Conception de l'être humain non pas comme un simple être naturel mais comme un être historique et social.

  • Ouverture de l'être humain au monde, résolvant les anciennes dichotomies entre individu et société, subjectivité et objectivité. Chaque être humain est constitué dans un environnement social, mais est capable de transcender les conditionnements reçus pour imaginer l'émergence d'un nouvel être humain dans un monde meilleur.

  • Fondement de l'action et de l'éthique à partir de l'être humain considéré comme une valeur centrale et non à partir d'autres instances prétendument supérieures, telles que la divinité, la nation, les systèmes politiques, etc.

  • Rejet de toute forme de violence : physique, économique, raciale, religieuse, sexuelle, psychologique, etc. et reconnaissance d'une seule méthodologie d'action possible : la non-violence active.

Dans la situation actuelle, le Nouvel Humanisme ne fait pas de proclamations apocalyptiques mais assume plutôt la tâche d'indiquer un chemin pour surmonter cette crise généralisée de la civilisation. L'humanisme, fondé sur la liberté de choix, possède la seule éthique valable du moment présent, une éthique sociale de la liberté qui est un engagement bien-aimé de lutte, non seulement contre les conditions qui produisent de la douleur et de la souffrance pour chacun, mais aussi pour les autres.

Enfin, l'être humain doit aussi revendiquer son droit à la subjectivité, à s'interroger sur le sens de la vie et à pratiquer et déclarer publiquement ses idées et sa religiosité ou irréligiosité.

Le temps est donc venu d'unir la force, le cœur et l'intelligence de tous les humanistes du monde pour donner naissance à une Nation Humaine Universelle.

Pour ces raisons et dans cet esprit, nous vous invitons à participer au huitième Symposium International du Centre Mondial d'Études Humaniste. Nous voulons soutenir ce projet en créant un moment de réflexion, d'échange d'opinions et de présentations entre universitaires, chercheurs et militants pour construire une nouvelle image de l'avenir pour le destin de l'humanité.